Le lendemain de notre magnifique journée au Machu Picchu, nous avons plutôt glandé à Cuzco. Rien de bien ouf à vous raconter. Enfin si, Denis & Madeleine ont pris leur courage à 2 mains et ont été voir le site Sexywoman (Sacsayhuaman) qui donne sur les hauteurs de la ville.
Le 07/06, lever 4h pour vol vers Arequipa à 7h. Denis la marmotte est aux anges.
Nous sommes ravis de notre logement, la cour est trop chou :
Et que de surprises ! Cette ville (enfin il est conseillé aux touristes de se contenter du centre) est magnifique. Ce n’est pas sans rappeler de jolies cités d’Espagne ! On en a pris plein les mirettes et on a eu de super explication pendant notre free tour avec une charmante habitante, Angelica.
Derrière elle, on peut voir le volcan Misti, un des 3 volcans qui entourent d’Arequipa. Il a sa petite histoire : à l’époque, les locaux, qui vénèrent le soleil, la lune, la terre etc faisaient des offrandes au volcan pour le flatter et garder son respect. Mais un jour, le volcan les a trahi et est entré en éruption. Les habitants, fâchés, l’ont banni dans leur cœur et dans leur mémoire : ils ont oublié son nom et ont arrêté les offrandes. Lorsque les espagnols sont arrivés et qu’ils ont demandé le nom des volcans, ils ont alors du trouver un nouveau nom pour ce grand méchant. En effet, il est grand et tant à être respectable tout de même, c’est un peu un « Sir » (Monsieur en anglais), donc un peu un « Mister ». Mais les sud américains ont du mal avec la prononciation de certains mots anglais : c’est donc devenu Misti.
Quelques photos de la place principale (Plaza de Armas) et de la cathédrale (nous ne sommes pas entré dedans aujourd’hui) :
Arequipa est surnommée « la ville blanche ». Pourquoi ?
Aujourd’hui, c’est facile : la pierre utilisée dans les constructions est blanche. Petit bémol : cette pierre volcanique est, de fait, poreuse ; les anciennes peintures pastelles les recouvrant ne tenant pas et impliquant trop de dépenses de rénovation, le gouvernement demande à faire enlever ces peintures, faisant perdurer ainsi le nom.
Mais avant ? « A cause » de nous, les européens. C’est à dire qu’à l’époque de l’invasion, on faisait pas très couleur locale hein ^^ mais, par la suite, chinois, africains, japonais sont venus travaillés dans les mines alors Arequipa est devenue une ville très multi culturelle et le surnom ne tenait plus.
Très jolies œuvres de ferronnerie :
La Compaña (église jésuite)
3e anecdote : ci après, une photo zoomée sur la manifestation du mélange de 2 cultures / croyances.
Cela fait partie de la façade de la Compaña. De bas en haut, il s’agit de la queue enroulée d’un serpent, puis un cou de plumes et une tête d’animal tournée vers le haut, la gueule ouverte.
Il s’agit de la représentation de la trilogie sacrée des civilisations pré Inca et Inca :
– le serpent représente le monde d’en dessous (le monde des morts / le début d’une nouvelle vie),
– le puma (l’animal à gueule ouverte) représente la vie / la terre
– et les plumes sont pour le condor qui représente le ciel / le divin, qui porte sur ses ailes les morts vers leur nouvelle vie.
Lors de leur arrivée, que ce soient les missionnaires ou les conquistadors, ils ont été accueillis par des populations pré inca qui les ont considérées comme des « sauveurs » contre les Incas. C’est pour cela qu’il y a ce mélange dans l’architecture, que le style colonial européen reprend des images andines.
Alors qu’à Cuzco, capitale de l’empire Inca, réelle menace dans la conquête du continent par les européens, il fallait marquer sa supériorité (rappelez vous le mot du routard sur la cathédrale de Cuzco). Je ne vous l’avais pas dit mais les maisons sont moitié moitié là bas : la base est Inca et par dessus, on a construit les nouvelles maisons coloniales.
C’était également le cas à Sillustani, où les Incas ont construit par dessus la civilisation pré Inca pour faire mieux et plus grand.
On a été voir un musée/fabrique/boutique de laines de : llamas, alpacas, vicuñas.
On a vu les différents traîtements subis par la laine : nettoyage à la main puis brossage et filage par des machines.
On a pu nourrir un peu des llamas :
Puis on a observé une dame qui tissait :
Angelica nous a raconté d’autres histoires dans un ancien cloître jésuite (aux airs mauresques) :
Elle nous a dit que les habitants d’Arequipa étaient des révolutionnaires car, quand la république a été instaurée, le pouvoir a été centralisé et Arequipa qui, jusque là avait une bonne place niveau commerce avec le Chili et les mines, a vu son aura et son pouvoir diminués. Et du coup, PAS CONTENT – PAS CONTENT (mon oncle le fait bien). Les autres villes n’étaient pas hyper chaudes pour suivre le mouvement révolutionnaire à l’époque mais aujourd’hui, Angelica nous a dit qu’il y avait plutôt une unité des villes dans ce « mouvement contestataire ». Encore aujourd’hui, les picanteria sont les lieux pour se retrouver, discuter débattre ou fomenter une révolution autour d’une grande tablée.
Dernière anecdote : l’alcool
Lorsque les espagnols sont arrivés, les andins buvaient la chicha de hora (à base de maïs violet), qu’ils avaient préalablement chiquées et recrachées (la salive aide à la fermentation). Devant ces pratiques barbares, les espagnols ont amené tout leur bardas pour fabriquer leur vin. A cette époque, 19e, Arequipa était synonyme d’alcool car le commerce prospérait grâce aux mines. Mais, comme notre chère planète, les mines ont été épuisées et le commerce du vin ne coulait plus à flot. Pendant ce temps là, les andins ont appris à utiliser les mêmes outils que les espagnols pour faire leur chicha. Du coup, les espagnols ont pu boire de la chicha (puisque le vin était trop cher désormais).
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